dimanche 1 janvier 2012

Noy, ou une presqu'histoire vraie

Il était une fois un jeune thaïlandais nommé Noy.
En fait, son nom était trop difficile à prononcer, encore plus à retenir, alors je vous le présente ainsi.
Sur une rue de Karon

Noy gagnait honnêtement sa vie à servir les gens au restaurant familial. Sa mère et sa tante, lorsqu'il y avait des clients faisaient la cuisine, sinon, vaquaient aux occupations de la vie domestique. Sa sœur aidait au restaurant, quand elle ne s'occupait pas du plus petit de la maisonnée. Son père pêchait la nuit durant, et se reposait le jour.

Le travail de Noy lui permettait de faire ce qu'il aimait le plus au monde, soit découvrir le monde. Il voyageait par procuration, en questionnant ses convives. Comme ses 200 bahts (environ 7$) par jour ne lui permettaient pas pour le moment de parcourir le vaste monde, il s'intéressait à la vie de ceux qu'il rencontrait.

Malheureusement pour lui et sa famille, en face de son domicile s'est construit le genre de commerce qui prend de plus en plus d'ampleur au pays et dans le monde... un restaurant "américain". L'un de ceux qu'on vend à la chaîne. Ses touristes devant autrefois se sustenter dans les gargotes locales, aujourd'hui ne se restaurent presque plus qu'à ce genre de places n'offrant pourtant plus de nouveauté à ces gens venant d'aussi loin que l'occident.

Depuis ce temps, la mère et la tante s'occupent seules des rares passants. Sa sœur offre ses services de masseuse (et dieu sait quoi d'autre. . .) afin de pouvoir apporter un peu d'argent à la famille et la nourrir convenablement. Elle espère marier un blanc (ce ne sera pas facile, la concurrence est féroce). Son père vieillit vite. Ses trop longues nuits de pêche sous les immenses néons l'épuisent.
Noy lui même, a dû quitter ses mère et tante pour offrir ses services de chauffeur de taxi (avec sa moto). Malheureusement pour lui, il a demandé l'aide à son gouvernement et tout ce qu'on lui a offert est une grande marge de crédit afin de se procurer un véhicule de l'année (rien de mieux) pour pouvoir 'lancer' ses services, et éventuellement prendre de l'expansion...

Pôvre de lui, comme la majorité des thailandais, sur-endetté et ne sachant pas économiser,  il n'est pas sorti de sa Thaïlande !!!

MF :'(

2 commentaires:

Jean-Guy a dit…

Wow Marie-France, c'est une histoire tres triste ca!!!!

note de l'auteure MF a dit…

Comme tu dis, c'est triste mais c'est une réalité très présente malheureusement. Une autre fois je raconterai une histoire plus gaie.
MF